Alphonse Boudard, né le 17 décembre 1925 à Paris et mort le 14 janvier 2000 à Nice, est un romancier et scénariste français. Après s'être engagé dans la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale, il sombre dans la délinquance et découvre la littérature en prison. À l'âge de trente-trois ans, il publie des romans et des nouvelles écrits dans une langue drue, nourrie de l'argot et du langage populaire. Certaines de ses œuvres sont adaptées au cinéma et il travaille lui-même sur le scénario de nombreux films, qui sont pour la plupart des films policiers ou de gangsters. Né d'un père inconnu et d'une mère courtisane et souvent absente, il est élevé dans une famille de paysans en pleine forêt d'Orléans puis récupéré à l’âge de sept ans par sa mère qui le confie à sa grand-mère parisienne; il découvre alors le 13e arrondissement prolétaire. Après avoir obtenu son certificat d'études, il devient apprenti dans une fonderie typographique en 1941. Confronté à la Seconde Guerre mondiale, il entre dans la Résistance en rejoignant un maquis dans le centre de la France en 1943. En 1944, il participe à la Libération de Paris au sein d'un groupe FFI puis intègre les troupes du colonel Fabien dont il fait le portrait dans Le Corbillard de Jules. Il quitte les «Fabiens», pour rejoindre les commandos de France de la 1re armée du maréchal de Lattre. Blessé au combat à Colmar lors de la campagne d'Alsace, il est décoré de la Croix de guerre 1939-1945. Il dénonce dans ses livres les résistants de la dernière heure acclamant Charles de Gaulle après avoir planqué le portrait de Philippe Pétain, ainsi que les épurateurs sauvages au passé «pactisant». Après la guerre, Alphonse Boudard raconte avoir continué à fréquenter les bordels militaires de campagne (thème qu'il évoque dans son livre sur les maisons closes), vit de petits boulots et traficote. Il glisse lentement mais sûrement vers les cambriolages. Plusieurs séjours en prison et sanatorium pour soigner sa tuberculose le conduisent à écrire des livres comme La Cerise et L'Hôpital. Mais son premier livre, écrit en prison, n'est pas publié car jugé trop long (huit cents pages). Il le réécrit plus tard sous le titre Les Combattants du petit bonheur, comme il l'explique à son ami journaliste Jean-Luc Delblat: «J'avais quelque chose en moi qui me poussait, d'une façon très obscure. Je voulais gagner ma vie en écrivant. Au coup par coup, bien sûr, j'avais des doutes. J'ai tout d'abord écrit un livre, qui a été refusé. C'est ce qui est devenu Les Combattants du petit bonheur». Dans un documentaire, il a confié que c'était ce premier manuscrit qui aurait retenu l'attention de Robert Poulet et de Michel Tournier, alors lecteurs chez Plon, mais que finalement c'est un autre manuscrit qui donna lieu à la publication de son premier roman (La Métamorphose des cloportes). Il dit devoir sa vocation d'écrivain à Albert Paraz. Son éducation littéraire se fait lorsqu'il est commis dans une librairie d'ouvrages anciens, le Carillon des siècles, et dans les bibliothèques carcérales, notamment celle de la prison de Fresnes où il est employé. ... Source: Article "Alphonse Boudard" de Wikipédia en français, soumis à la licence CC-BY-SA 3.0.